Hildegarde de Bingen, née le 16 septembre 1098 à Bermersheim (Hesse) et décédée le 17 septembre 1179 à Rupertsberg (près de Bingen), était une religieuse bénédictine et une mystique allemande.
A huit ans, elle fut confiée aux Bénédictines, d'abord dans le monastère "double" (hommes et femmes) du Disibodenberg, à l'ouest du Rhin, puis, au faîte de son énergie, elle fonda sa propre communauté de Rupertsberg sur le Rhin près de Bingen. Son autorité, son rayonnement et productivité artistique se déployèrent avec son rôle de Mère supérieure. Entre 1151 et 1158, elle écrivit et compila ses compositions musicales destinées à ê^tre chantées par les soeurs du couvent lors de cérémonies ou autres. Elle les appela symphoniae harmoniae celestium revelationum, un titre qui indique à la fois qu'elles sont d'inspration divine, et que la musique est la forme la plus élevée de toute activité humaine, miroir des harmonies et sphères célestes et des choeurs angéliques. Pendant cette même période elle entretenait une vaste correspondance avec de grands personnages ecclésiastiques et séculiers, et se consacra à la compilation de travaux encyclopédiques sur les sciences naturelles et les arts de guérison.
"Il est dit que vous serez élevée au ciel, que beind es choses vous seront révélées, et que vous écrirez de grandes oeuvres et découvrirez des chants nouveaux..." lui écrivit le Maître Odo de Paris en 1148. La renommée d'Hildegarde reposait sur la hardiesse avec laquelle elle explora le cosmos selon sa propre vision, créant ainsi une émouvante théologie féminine - qui néanmoins respecte les puissances divines masculines aussi bien que féminines. Son engagement dans la vie réelle et le monde politique est aussi impressionnant que son total dévouement à la vie spirituelle, qu'elle enseignait à ses soeurs au couvent.
Hildegarde a composé plus de 70 chants, hymnes et séquences, dont certains ont fait l'objet d'enregistrements récents par des ensembles de musique médiévale : Ave generosa, Columba aspexit, O presul vere civitatis... Ce dernier est un hommage à Disibod, moine irlandais du VIIe siècle fondateur du monastère double de Disibodenberg, dont Hildegarde fut la biographe. Elle a aussi composé un drame liturgique intitulé Ordo virtutum, qui comporte quatre-vingt-deux mélodies et qui met en scène les tiraillements de l'âme entre le démon et les vertus.
O Choruscans lux stellarum (Antiphon)
O choruscans lux stellarum,
o splendidissima specialis forma
regalium nuptiaru,
o fulgens gemma :
tu es ornata in alta persona
que non habet maculatam rugam.
Tu es etiam socia angelorum
et civis sanctorum.
Fuge, fuge speluncam
antiqui perditoris,
et veniens veni in palatium regis.
O glittering starlight,
O most splendid ans special form
of regal marriage,
O shinning gem :
you are adorned like a noble lady
who has no blemish.
And you are a companion of angels
and a citizen among the saints.
Flee, O flee the cave
of the old betrayer
and come, O come into the king's palace.
O lumière des astres,
O forme exquise, la plus éblouissante
d'un mariage royal,
O pierre scintillante :
tu es parée comme une noble dame
sans rides et sans défaut.
Des anges tu es la soeur
tu vis en compagnie avec les saints.
Fuis, o fuis la caverne
du vieux malfaiteur
et viens, o viens dans le palais du Roi.
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